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Freelance et droits d’auteur, maîtrise la cession pour protéger tes créations

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Ordinateur de Freelance et ses droits d’auteur

Source : Freepik.com

INTRODUCTION :

En tant que freelance dans le design graphique, tu ne vends pas un fichier, mais un droit d’usage.

Pourtant, comme beaucoup tu ignores sans doute les subtilités juridiques de la cession de droits d’auteur, ce qui peut entraîner des pertes financières et des abus d’exploitation.

Cet article te guide pour sécuriser tes créationsvaloriser ton travail et négocier intelligemment.

Qu’est-ce que le droit d’auteur ?

Le droit d’auteur protège automatiquement toute création originale dès sa fixation sur un support (croquis, fichier, esquisse). Il se divise en deux volets :

  • Droit moral : inaliénable, perpétuel, imprescriptible. Tu restes l’auteur à vie.
  • Droits patrimoniaux : cessibles par contrat. Ce sont eux que tu peux monétiser.

💡 Important : livrer un visuel sans clause de cession = aucune autorisation formelle d’exploitation pour le client.

Les 3 critères légaux d’une cession valide

Pour être juridiquement valable, une cession de droits doit obligatoirement préciser :

  1. Les supports : print, web, réseaux sociaux, TV, packaging, etc.
  2. La durée : 6 mois, 1 an, 3 ans, illimitée…
  3. Le territoire : France, Europe, monde…

⚠️ Une clause vague du type « tous supports, pour toujours » sans majoration tarifaire est nulle (article L131-3 du Code de la propriété intellectuelle)

Comment chiffrer une cession de droits ?

La cession se facture en plus de la création, comme une redevance d’exploitation. Voici quelques méthodes :

  • Forfaitaire : pack clair (ex. : web + print France, 3 ans → +20 %)
  • Barèmes indicatifs : SCAM, SAIF, ADA
  • Majoration progressive :
    • Durée ×1,5
    • Territoire ×1,3
    • Nouveaux supports ×2

🎯 Astuce : crée une grille modulaire à proposer à tes clients (mini → complète → exclusive).

🧠 Exemple concret

Tu crées une affiche pour un théâtre.
Ton client veut l’utiliser pour :

  • Impression (300 exemplaires, format A2)
  • Communication web (site + réseaux sociaux)
  • Durée : 6 mois

👉 Tu cèdes ces droits uniquement.
S’il souhaite ensuite l’imprimer sur des tote-bags → nouvelle cession, nouveau tarif.

Source : Freepik.com

client qui veut « tout »

Source : Freepik.com

Face à un client qui veut « tout »

C’est fréquent : « On veut tous les droits, pour tous les usages, à vie. »
Réponse possible :

D’accord, il s’agit d’une cession exclusive, tous supports, tous territoires, durée illimitée.
Le tarif est donc ajusté en conséquence.

✅ Ne refuse pas par principe. Encadre Et facture.

Modèle de clause à insérer dans tes devis

La présente cession comprend les droits d’exploitation de la création graphique sur les supports suivants : site internet, réseaux sociaux, flyers (tirage 2000 ex), pour une durée de 36 mois, et pour le territoire français uniquement.

En cas d’utilisation non autorisée

L’exploitation d’une œuvre sans cession valide peut être considérée comme de la contrefaçon.
Sanctions possibles : dommages et intérêts, retrait de l’œuvre, voire poursuites judiciaires.

Bonnes pratiques pour les freelances

  • Formalise toujours par écrit
  • Sois précis dans vos clauses
  • Valorise tes droits patrimoniaux
  • Éduque tes clients sur ce qu’ils achètent réellement

Conclusion

La cession de droits d’auteur n’est pas une formalité : c’est un levier stratégique pour protéger ton travail, éviter les abus et augmenter tes revenus.

En tant que freelance, tu es à la fois créateur et entrepreneur. Maîtriser ces règles, c’est affirmer ton professionnalisme et ta valeur.

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Sources images : Pixabay

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